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Lost in Management
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27 avril 2008

Le modèle « low-cost » est-il durable ?

Le phénomène low-cost est apparu aux Etats-Unis en 1971 avec la compagnie aérienne Southwest. Le low-cost n’est pas l’amélioration d’une organisation existante mais bien sa refonte et c’est pourquoi il constitue une véritable stratégie d’entreprise. Les groupements HEC Tourisme, Transport et Développement Durable ont fait le point avec 2 experts.

Le modèle low-cost a connu une forte croissance en France ces dernières années. Pour l’aérien, le low-cost désigne les vols intra européens, court ou moyen courrier, et de point à point sans escale. Ce modèle ne représentait en Europe que 1% des vols intra européens en 1996. Il en représente aujourd’hui 35%. Concernant l’hôtellerie, le segment low-cost est représenté en France par les marques Formule 1, Etap Hotel ou Première Classe, et, aux USA, par Motel 6. Selon Pascale Roque, Directrice  Générale de Etap Hotel / Formule 1, le marché français du segment très économique (hôtels 0 à 1 étoile et Indépendants) est évalué à 1 200 M€, dont 29% de part de marché détenu par Accor.

Toujours en croissance

Le potentiel de croissance sur le marché européen reste fort. Pour l’aérien, des études révèlent que la part de marché cible de ces vols se situe à hauteur de 50 à 52%.  Il y a donc 50% de potentiel de croissance pour ce marché, selon le Directeur Général France et Benelux de EasyJet, François Bacchetta (H.88). Ce potentiel est encore plus fort en France, qui est en retard dans ce domaine avec un taux de pénétration inferieure de moitié à la moyenne européenne (17% de part de marche en France contre 35 % en Europe).

Les raisons du succès

Selon EasyJet, 4 éléments expliquent le succès du modèle :

1°) Une recherche systématique des coûts les plus bas, notamment par la suppression de la classe affaires et de la cuisine embarquée, ce qui permet une augmentation de 10% du nombre de sièges par avion.

2°) Un « yield management » contre-intuitif marqué par la combinaison de vols secs (non annulables) avec des prix à la vente qui ne font que monter (pas de discount de dernière minute). Cette politique permet d’optimiser le taux de remplissage des avions,  de 20 à 30% supérieur à celui des compagnies traditionnelles.

3°) Une stratégie de croissance organique.

4°) Une diminution du temps de rotation au sol (20 mn au lieu de 50 mn) ce qui permet d’augmenter le taux d’utilisation de la flotte de 25%.

La conséquence de ces 4 actions est une diminution de 50% du prix du billet et une augmentation du nombre de passagers transportés de 50%.

Dans l’hôtellerie, la stratégie est comparable avec la simplification du service : absence de suivi des débiteurs, absence de restaurant, accueil simplifié. Les profils des directeurs ou gérants de ce type d’hôtels sont aussi de véritables entrepreneurs polyvalents, responsables de leurs comptes d’exploitation.

Un low-cost durable ?

Les entreprises low-cost intègrent de plus en plus une politique de développement durable. Après avoir rappelé que le transport aérien ne représente que 1,6% des émissions de CO², François Bacchetta souligne que la politique d’utilisation d’avions neufs chez EasyJet permet un rejet de CO² inférieur de 20% à celui des compagnies classiques. De plus, EasyJet a été parmi les premières compagnies à proposer à ses clients de compenser les émissions en finançant les programmes de développement durable certifiés par l'ONU. A moyen terme, EasyJet travaille avec les avionneurs et les motoristes pour que la prochaine génération d'avions réduise les émissions de 40 a 50% par rapport à la génération actuelle: c'est le projet «ecojet».

Le Groupe Accor est également très actif dans le développement durable avec son projet « Earth Guest » qui implique l’ensemble des unités du groupe dans le monde Les marques low-cost, quant à elles,  développent des actions spécifiques : actions sur la bio-diversité menées en partenariat avec la Ligue de Protection des Oiseaux (Etap Hotel), participation au City Raid Andros (rallye citoyen pour les 10-13 ans dans toutes la France), collaboration avec les Resto du Cœur pour le recrutement, financement des frais d’hébergement des étudiants passant des examens dans le cadre du Cercle Passeport Telecom

Des limites aux succès ?

Selon François Bacchetta, le low-cost aérien est limité dans son expansion par une réglementation fiscale assez lourde. La réglementation est également très stricte dans l’hôtellerie mais de nature différente, plutôt sociale et  juridique. Dans tous les cas, la hausse du prix des matières premières tend à pénaliser la politique de baisse des coûts, pourtant à la base du modèle low-cost, comme le démontre la faillite récente de la compagnie américaine à bas coûts Skybus.

Vincent Toche

Never be Lost In Management !

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le Wiki du groupement HEC Tourisme : http://hec-tourisme.groupehec.asso.fr

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Commentaires
L
merci pour la qualité
J
C'est interessant dans tous les cas, merci beaucoup !
V
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